03
Juil
La piste des insectes
- By isabelle
Les insectes aquatiques au service du repeuplement en écrevisses
Un laboratoire de l’Université de Poitiers (Ecologie et Biologie des Interactions) réalise des études sur les larves d’insectes utilisées comme indicateurs biologiques pour mettre en évidence la présence ou l’absence de perturbations des milieux aquatiques.
Des études récentes ont montrées qu’un groupe particulier d’insectes dont les larves aquatiques sont très sensibles aux pollutions pourraient constituer un groupe intéressant pour identifier les cours d’eau propices à l’écrevisse à pattes blanches en région Poitou-Charentes.
En 2014, une étude a donc été menée en Aquitaine pour mettre en évidence quelles sont les larves d’insectes présentes dans les cours d’eau abritant des écrevisses à pattes blanches.
Ainsi l’Université de Poitiers en partenariat avec l’ARFA a réalisé des prélèvements à l’aide d’un appareil particulier appelé Surber, une sorte de filet, qui permet de recueillir les invertébrés présents dans l’eau. Le contenu récupéré est ensuite stocké dans des flacons que le laboratoire doit analyser minutieusement pour identifier les espèces présentes.
Le but étant de voir si ce sont toujours les mêmes espèces d’insectes que l’on retrouve.
Les résultats sont présentés ci-dessous.
Plusieurs familles appartenant au même groupe d’insectes appelé les « Ephéméroptères » ont pu être observées.
La Famille A est la plus représentée car on retrouve des insectes aquatiques bioindicateurs appartenant à cette famille sur l’ensemble des cours d’eau prélevés abritant des écrevisses à pattes blanches.
90% des sites échantillonnés abritent une espèce de la Famille C, espèce caractéristique des milieux bien oxygénés, aux sédiments fins.
La Famille E, que l’on observe également dans 90% des cas, est composée d’espèces d’insectes sensibles aux pollutions, tout comme la Famille F présente sur 70% des cours d’eau, cependant lorsque cette famille est associée à un certain nombre d’espèces d’insectes aquatiques bioindicateurs, (comme c’est la cas ici) elle est garante d’un milieu propice à l’établissement de populations d’écrevisses à pattes blanches. Enfin les résultats font apparaître des communautés assez homogènes, avec des espèces caractéristiques des ruisseaux plutôt forestiers.
La prochaine étape prévue pour 2015 est de réaliser de nouveaux prélèvements sur des cours d’eau sans écrevisses à pattes blanches mais favorables à l’espèce afin de voir si l’on retrouve ces familles d’insectes pour peut-être tenter un jour le repeuplement.