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Fév
Contamination par la peste
- By isabelle
COMMENT SAVOIR SI LES COURS D’EAU AQUITAINS SONT CONTAMINÉS PAR LA PESTE ?
ETAPE 1 : RECHERCHE DES TRACES DE LA PESTE SUR LA CARAPACE D’ÉCREVISSES EXOTIQUES CAPTURÉES
Une action est menée depuis 2014 en partenariat avec le laboratoire EBI de l’Université de Poitiers afin d’identifier les populations d’écrevisses exotiques porteuses de la peste. Le but est de réaliser une carte des cours d’eau contaminés et de mettre en place des précautions sanitaires. Le principe est simple mais assez lourd à mettre en œuvre car une vingtaine d’écrevisses doit être capturée sur chaque cours d’eau à l’aide de nasses et placée dans de l’éthanol. Un morceau de carapace est ensuite prélevé sur chaque individu pour être analysé.
Au vu de la superficie de l’Aquitaine et du travail important que représente le piégeage d’écrevisses, il paraissait important de travailler sur la mise au point d’une méthode sans danger et facile à appliquer pour mettre en évidence la peste sur les cours d’eau.
ETAPE 2 : FILTRATION DE 90L D’EAU POUR DÉTECTER L’ADN DE LA PESTE
La détection de l’ADN de la peste a été testée grâce à la filtration d’eau de mai à décembre 2017. 90 litres ont été filtrés chaque mois sur deux cours d’eau l’aide d’une pompe péristaltique et d’une capsule stérile permettant de retenir les molécules d’ADN. Les résultats mettaient en évidence une détection à 65% du pathogène. Toutefois, la méthode de prélèvement restait longue à mettre en place et une solution technique plus légère et applicable sur le terrain par tout agent était nécessaire. C’est dans ce cadre qu’un travail sur la détection à partir d’un simple prélèvement d’un litre d’eau a été lancé en 2018.
ETAPE 3 : 2018, UN SIMPLE PRÉLÈVEMENT D’UN LITRE D’EAU NÉCESSAIRE
En 2018, 9 cours d’eau situés en Gironde ont été suivis. Les prélèvements d’un litre ont été effectués de janvier à décembre une fois par mois, sur chaque cours d’eau et congelés dans l’attente de l’analyse en laboratoire.
Les résultats montrent que l’on peut retrouver de l’ADN de la peste de l’écrevisse tout au long de l’année. Néanmoins, pour le mois de Janvier, la production d’ADN de la peste reste très faible voire nulle dans la plupart des cours d’eau. On constate que les plus forts taux d’infestation sont principalement recensés en Avril. Le risque de contamination est donc plus élevé à cette période. Cependant, c’est durant le mois de Novembre où l’on retrouve le plus de cours d’eau infesté (6 cours d’eau).
On n’observe pas de relation entre les niveaux d’infestation des écrevisses observés par analyse d’un fragment de carapace avec les niveaux d’infestation retrouvés dans l’eau. En effet des écrevisses exotiques analysées mettaient en évidence l’absence de contamination sur certains cours d’eau, ces derniers se révèlent finalement contaminés avec l’analyse du prélèvement d’un litre d’eau. Ceci est dû au fait que seule une infime partie de la population d’écrevisses était capturée et analysée, ce qui ne traduit pas réellement les taux d’infestation dans les populations. Il semble donc que l’analyse de la peste par ADNenvironnemental soit plus représentative des niveaux d’infestation. Néanmoins, une exception sur un cours d’eau puisque les analyses de détection de la peste à partir de fragment de carapace avaient révélé 2 individus contaminés, contamination non retrouvée à partir des analyses d’eau.
AIDEZ-NOUS A COMPLÉTER LA CARTE RÉGIONAL DES FOYERS DE PESTE
En 2019, le prélèvement d’un litre d’eau se poursuivra sur de nombreux cours d’eau aquitains afin de compléter la carte des cours d’eau contaminés en Aquitaine. Les bassins versant à enjeux pour l’écrevisses à pattes blanches sont privilégiés ainsi que ceux où l’espèce était historiquement présente. Si vous souhaitez connaître les secteurs privilégiés en 2019 et participer à ce travail grâce au prélèvement d’un litre d’eau, contactez la FDAAPPMA de la Gironde.