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Biologie et écologie

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    Reproduction : une fois par an, elles prennent leur temps

    Les écrevisses indigènes peuvent se reproduire entre 2 et 4 ans en fonction des espèces. Les écrevisses à pattes blanches par exemple atteignent leur maturité sexuelle dès l’âge de 3 ans, les mâles mesurent alors 6 cm en moyenne lorsqu’ils sont dans un milieu aux conditions favorables, et la femelle 5 cm, leur croissance étant moins importante.

    L’accouplement se fait à l’automne lorsque la température de l’eau descend en dessous de 10°C. Lors de l’accouplement, le mâle dépose, grâce à son organe copulateur, son sperme sur l’abdomen de la femelle. Celle-ci forme une cavité protectrice au niveau de son abdomen où les œufs sont pondus quelques semaines plus tard. Ils incubent alors de 6 à 9 mois selon la température de l’eau. L’éclosion a lieu au printemps et les juvéniles restent accrochés aux pattes natatoires de la femelle jusqu’à leur deuxième mue avant de devenir totalement indépendant.

    Ecrevisse à pattes blanches portant des juvéniles

                  

    Juvénile d’écrevisse à pattes blanches

    La fécondité des écrevisses européennes est faible ce qui est une raison de leur déclin. Elles se reproduisent une fois par an et pondent 60 à 150 œufs en moyenne en fonction des espèces, à l’exception de l’écrevisse à pattes grêles qui peut pondre jusqu’à 500 œufs. En règle général, le pourcentage d’éclosion est relativement faible.

    En comparaison l’écrevisse de Louisiane est sexuellement mature vers 6 mois. Elle se reproduit 1 à 2 fois par an et pond 100 à 500 œufs à chaque fois.

  • Croissance : une longue vie pour un animal de petite taille

    La croissance des écrevisses se fait par mues successives, durant lesquelles les individus sont particulièrement vulnérables vis-à-vis des prédateurs car leur carapace protectrice tombe avant d’être ensuite remplacée par une nouvelle mieux dimensionnée. Suite à plusieurs mues les écrevisses atteignent leur taille adulte.

    Chez les juvéniles ce phénomène est possible jusqu’à 7 fois la première année et chez les adultes une à deux fois par an (en juin et éventuellement en septembre).

    La taille maximale des adultes chez l’écrevisse à pattes blanches se situe entre 9 et 12 cm pour un poids allant de 30 à 90 g. L’écrevisse à pattes rouges et l’écrevisse à pattes grêles peuvent atteindre 18 cm. 

    La durée de vie moyenne des écrevisses européennes est de 10 ans.

     

    Mue d’écrevisse

  • Alimentation : des écrevisses omnivores, elles mangent de tout

    Les écrevisses se nourrissent volontiers de :

    Petits invertébrés : vers, mollusques, larves d’insectes

    Larves, têtards d’amphibiens

    Larves de salamandre

    Petits poissons

    Goujons

     

    Végétaux (terrestres ou aquatiques). Ils peuvent constituer la majeure partie du régime alimentaire en été.

     

    Animaux et végétaux en décomposition

    Leur période d’activité la plus intense pour la recherche de nourriture s’effectue essentiellement la nuit.

  • Ecologie

    Espèce parapluie : la protéger c’est protéger tout l’écosystème aquatique

    La préservation des écrevisses indigènes par des mesures de restauration de la qualité de l’eau et des habitats est bénéfique à tout l’écosystème y compris à l’Homme, permettant l’augmentation de la capacité d’accueil des milieux pour la faune aux différents échelons.

    Ces espèces emblématiques en Europe sont importantes à protéger plus spécifiquement car elles ont leur place dans cette zone géographique donnée et ont donc un rôle d’équilibre à jouer.

    Espèces exigeantes : elles affectionnent les eaux de bonne qualité

    Leurs exigences sont élevées en termes de qualité physico-chimique des eaux.

    De l’oxygène, une bonne température et pas de pollutions….

    Elles ont besoin d’une eau claire, de bonne qualité, bien oxygénée, neutre à alcaline. Elles sont sténothermes, la température de l’eau doit être relativement constante pour sa croissance : 18 à 21°C. La concentration en calcium est également un paramètre important pour la formation de leur carapace.

    La matière organique a un impact négatif . En effet, elles sont sensibles aux pollutions organiques qui diminuent l’oxygène : rejets d’eaux usées, effluents industriels, fertilisants ou encore biocides. La reforestation avec des conifères a également un impact négatif sur les populations d’écrevisses.

    …Mais les écrevisses peuvent tolérer des variations.

    Elles peuvent tolérer des variations en oxygène et température et des populations ont été retrouvées dans des zones soumises à des pollutions régulières d’eaux usées, des eaux chargées en vase.

     Espèces intelligentes : elles se cachent pour éviter d’être attaquées

    Elles privilégient les milieux peu profonds, riches en abris variés, les protégeant du courant ou des prédateurs (héron, loutre, vison, poisson) lorsqu’elles ne sont pas en phase active, tels que :

    • les fonds caillouteux, graveleux ou pourvus de blocs sous lesquels elle se dissimule au cours de la journée

    • les sous berges avec racines, chevelu racinaire et cavités

    • les herbiers aquatiques ou bois morts

    Elles peuvent également utiliser ou creuser des terriers dans les berges meubles en hiver.

    Une mosaïque d’habitats est indispensable à la présence d’une population viable puisque les écrevisses vont se répartir dans des habitats différents en fonction de leur taille et donc de leur âge. Dans certains cas la perte d’un habitat spécifique peut être compensée par l’utilisation plus importante d’un autre.

    Il existe des cas particuliers de populations observées dans des cours d’eau au fond sableux ou vaseux où avait été cependant notée la présence d’abris et de racines dans les berges et sur le fond favorisant la colonisation.